Phantasy Star
Online
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Hardware |
Dreamcast (2000)
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Genre |
RPG Online |
Joueurs |
1 à 4 (online) |
Développeurs |
Sonic Team |
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Le projet Pioneer
- - Un projet né du désespoir, conçu pour répondre à l'imminente destruction de leur monde.
Alors que commençaient les projets d'évacuation, des sondes automatiques furent envoyés dans l'espace afin de trouver une planète habitable. Lorsqu'un lieu éventuel fut découvert, le premier vaisseau interstellaire, Pioneer 1, fut envoyé pour y installer une colonie.
Pioneer 1 confirma que la planète Ragol était un endroit convenable et les premiers colons se mirent à préparer la planète pour accueillir la première vague de réfugiés et commencèrent la construction de Central Dome.
Pioneer 2 termina son long voyage avec, à son bord, les premiers réfugiés.
Cependant, alors que Pioneer 2 entrait en orbite et établissait un lien de communication avec Central Dome, une explosion terrible secoua la planète entière. Tout contact avec les milliers d'hommes et de femmes de Pioneer 1 était perdu...

Phantasy Star Online est un véritable chef d'oeuvre signé par la Sonic Team et son président, Yuji Naka qui on se le rappelle a oeuvré sur les premiers volets de la saga. Celui qui est très vite devenu "PSO" se rattache au reste de la série par son look général, de nombreux items et le même mal qui se cache dans l'ombre mais on est désormais près de la planète Ragol, bien loin du système Algol. Loin également des premiers volets qui ont été d'illustres représentants du RPG made in Sega, PSO est le premier d'un nouveau genre : le jeu de rôle communautaire sur console. Il a d'ailleurs obtenu à juste titre plus de dix récompenses prestigieuses : Game of the Year par de nombreux magazines (dont Edge) et par les professionnels du monde du jeu vidéo dans différents domaines : technique, design, programmation et surtout pour son système de communication.
Sur Pioneer 2 en orbite autour de Ragol, le Principal Tyrell envoie ses chasseurs de prime inspecter la planète à la recherche de survivants, d'explications sur la provenance de cette énorme explosion mais aussi et surtout à la recherche de sa fille, Rico qui a fait le voyage sur Pioneer 1. Ainsi tous les joueurs qui se lanceront dans le monde de Phantasy Star Online auront la même quête principale: suivre les traces de Rico (alias Red Ring Rico). Après l'introduction, le joueur est invité à créer son personnage grâce à un éditeur très complet. On sélectionne une classe de personnages parmi trois : Hunter (privilégiant le corps à corps), Ranger (pour les armes à distance) ou Force (pour la magie) puis on affine sa sélection en sélectionnant un type de persos : humain ou humaine, androïde mâle ou femelle, magicien ou magicienne, chacun ayant ses caractéristiques propres (HP, TP, DEF, ATT etc...). Vient ensuite la personnalisation à proprement parler : la coupe et la couleur des cheveux, le visage, la couleur des vêtements, la taille et évidemment son nom. Ce dernier par de savants calculs attribue une section ID au personnage (Grennill, Whitill ou Skyly par exemple) qui conditionnera les items que le joueur découvrira au fil de l'aventure, l'ID est donc aussi important que la classe choisie. Grâce à toutes ces caractéristiques, chaque personnage est unique par son apparence, sa classe et son équipement (ID). Ultime élément de distinction, le mag qui est un petit être qui accompagne en permanence le joueur. Celui-ci peut évoluer au fil de la partie en fonction de la nourriture qu'on lui donne (items de soins, potions...), son apparence change et il est même possible de le transformer en personnage connu de la Sonic Team comme un Pian ou un Chaos. Si le joueur s'occupe bien de lui, leur synchronisation augmente et le mag peut devenir une aide précieuse. Il accumule l'énergie photon à chaque coup encaissé et une fois la jauge remplie, il peut déclencher un Photon Blast, une attaque puissante et somptueuse. Il peut également ressuscité le joueur ou le rendre momentanément invincible à l'occasion.

A la différence des RPG classiques, PSO ne propose pas un monde à visiter en dehors d'une petite zone de Pioneer 2 où l'on trouve une infirmerie, le téléporteur vers Ragol, la Guilde des Hunters, le bureau du Principal, quelques magasins proposant des items de base et la boutique du Tekker où l'on peut faire identifier d'éventuelles armes inconnues. L'aventure se déroule principalement sur Ragol dans quatre niveaux qu'on peut comparer à des donjons : Forest, Caves, Mines et Ruins. Il faut compléter tous les niveaux en faisant son rapport au Principal Tyrell entre chaque pour terminer l'aventure mais on les traverse également en sélectionnant une des nombreuses quêtes proposées à la Guilde des Hunters sur Pioneer 2. Chaque niveau est divisé en deux ou trois parties reliées par des téléporteurs et ils se terminent bien sûr par un affrontement contre un boss toujours impressionnant, le célèbre Dragon de PSO à la fin de "Forest" par exemple. Les niveaux se présentent comme une succession de salles où il faut affronter des vagues d'ennemis successifs, la faune locale étant devenue très agressive depuis que Dark Falz fait parler de lui. On se perd parfois en prenant téléporteurs et couloirs mais on peut en permanence accéder à une carte des salles déjà visitées via le menu et si leur configuration n'est pas totalement aléatoire, il y a tout de même quelques variantes qui permettent d'éviter le par coeur, lors des premières parties tout du moins. Certaines salles ne s'ouvrent qu'en activant des interrupteurs, d'autres offrent un certain nombre de caisses à détruire dans lesquelles on peut trouver des items ou des mesetas.
Face aux ennemis, les joueurs disposent tous de frappes de plusieurs intensités : coup normal, coup fort et coup spécial mais plus lent auxquels s'ajoutent un combo de trois coups en appuyant sur les boutons avec le bon timing, ce qui en fait un jeu d'action intense et dynamique contrairement à un MMORPG. Le bouton Y du pad sert à la communication mais X, A et B ainsi que les mêmes boutons en maintenant la gâchette R sont configurables, on peut y placer les coups, les magies ou les items de soins permettant à chacun d'adopter le style de jeu qui lui convient et d'accéder rapidement à ses coups préférés. En maintenant simplement la direction vers un ennemi, un lock subtil s'enclenche permettant de ne pas trop perdre de temps à viser, et la caméra se replace d'une simple pression sur L. S'il venait à mourir, le joueur se téléporte à l'infirmerie sur Pioneer 2, son argent et son arme restant à l'endroit même où les ennemis ont eu raison de lui. Les ennemis en mourrant laissent souvent derrière eux de l'argent ou un item : brun pour une arme, bleu pour un bouclier ou une armure, ou vert pour un soin ou un objet à utiliser.
La grande force de PSO se trouvent dans ces items, extrêmement nombreux. Le scénario devient vite accessoire puisque l'aventure n'est pas très longue et de loin pas aussi consistante que dans les anciens Phantasy Star, pourtant le joueur est très vite accro. Malgré la répétitivité de l'action, il est entraîné dans une course à l'expérience et aux items les plus précieux. Chaque perso part du level 1 et peut atteindre le level 100 en passant par les trois modes de difficultés : Normal, Hard et Very Hard, ces deux derniers ouvrant la voie vers le véritable boss final. C'est au fur et à mesure que le jeu livre toute sa richesse, les items les plus intéressants se découvrent dans les niveaux les plus difficiles alors que les persos ont déjà atteint un certain niveau d'expérience. Pourtant rien n'est écrit à l'avance, on ne sait jamais précisément quels items tomberont durant tel niveau ou telle quête même si on peut partir à la recherche d'un monstre rare (couleur et puissance différente du modèle de base) généralement plus généreux que ses congénères. Les niveaux peuvent donc se parcourir des centaines de fois, les récompenses seront toujours différentes. D'où également l'intérêt de ne pas se limiter au mode solo qui devient très vite répétitif, PSO comme son nom l'indique a été construit pour le jeu en réseau. L'aventure a été complètement pensée autour de la coopération entre les joueurs, ainsi si on débute relativement facilement, dès le deuxième niveau on sent que les choses se corsent et le deuxième boss est une invitation marquée à se connecter et à y revenir à plusieurs, prendre de l'expérience avant de s'y réattaquer en solo.
La personnalisation de chaque personnage et surtout de son équipement apparaît comme un point central du jeu, aussi les échanges et la communication entre les joueurs prennent une importance primordiale. En se connectant à un serveur de PSO, on atterrit dans un lobby sur Pioneer 2 pouvant accueillir jusqu'à 12 joueurs et quelques dizaines d'autres en parties, on peut évidemment changer de serveur (ship), de block ou de lobby à loisir. Ici on peut se donner rendez-vous grâce à la Guild Card que possède chaque joueur et qui sont échangeables, et aux messages texte, créer une partie ou en rejoindre une, chacune pouvant accueillir quatre joueurs. Les différences de caractéristiques et d'ID entre les persos poussent à la mixité, l'équipe la plus équilibrée étant composée d'au moins un Hunter privilégiant le corps à corps, d'au moins un Ranger pour le combat à distance et d'au moins un Force en soutient mais aucune règle de composition d'équipe ne s'impose. Dans le lobby comme dans la partie, on peut utiliser le très ingénieux système de communication mis au point par la Sonic Team et qui a été maintes fois récompensés. Phantasy Star Online est un jeu réellement international, les barrières de langues s'effacent grâce aux différentes méthodes de communication entre les joueurs. Le clavier Dreamcast est évidemment compatible, on tape une phrase et celle-ci apparaît dans une bulle à l'écran mais on peut également utiliser des smileys entièrement personnalisables ou le système Word Select, des phrases préenregistrées qui se traduisent automatiquement en cinq langues, rendant la communication beaucoup plus aisée entre joueurs japonais, américains et européens.

La partie créée, les joueurs se retrouvent dans la zone principale de Pioneer 2, ils peuvent dès lors échanger des objets, des armes ou des armures, ou partir à l'aventure en sélectionnant un niveau directement depuis le téléporteur ou une quête à la Guilde des Hunters. Certaines d'entre elles ne sont accessibles qu'online et la Sonic Team en a rajouté progressivement. A plusieurs, les tactiques et l'entraide se mettent très rapidement en place : les plus faibles sont aidés par ceux ayant déjà accumulés de l'expérience, les armes et magies s'échangent, un héros tombé au combat est ressuscité, on évite de laisser un coéquipier seul face aux ennemis dont le nombre s'adapte à la taille de l'équipe. A l'époque où il est sorti et encore aujourd'hui, PSO est un jeu unique, exclusivement axé sur la coopération entre les joueurs plutôt que sur l'affrontement et il n'hésite pas à offrir de très nombreuses phases épiques grâce à une difficulté toujours bien ajustée. Aidé en cela par une excellente réalisation, un design cohérent et exceptionnel et des musiques somptueuses, PSO est très vite devenu culte pour tous ceux qui s'y sont frottés.
A noter qu'une manipulation permet de faire des snapshots qui s'enregistrent sur un VM vide. Envoyées sur le net depuis la Dreamcast, ces photos sont ensuite récupérables dans une boîte mail. Une idée fabuleuse ! Quelques snapshots d'époque:

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Version japonaise |
Version américaine |
Version européenne |

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