Dans un univers lointain, un monde aérien existe, appelé Arcadia. Un endroit mystérieux où six lunes illuminent le ciel de continents suspendus dans les airs. Plusieurs civilisations cohabitent, la plupart du temps sans se soucier des peuples voisins. Les Valuans, sous les ordres d'une impitoyable Impératrice, semblent désignés pour régner sur le monde. Les Anciens ne l'entendent évidemment pas de cette oreille et dépêchent la frêle et pure Fina pour tenter d'empêcher les noirs desseins valuans.

           

C'est le point de départ de l'aventure de Project Ares devenu par la suite Eternal Arcadia (et Skies of Arcadia en occident), un RPG grandiose d'Overworks, studio composé par d'anciens membres des staffs de Phantasy Star ou de Panzer Dragoon Saga. Ces pros du RPG menés par Rieko Kodama comme productrice ont offert à la Dreamcast un RPG de très grande envergure, un petit bijou émouvant et épique.

Première image de  Project Ares

Bien que Fina soit le point central du scénario, le joueur incarne Vyse, le fils de l'un des plus grands pirates bleus d'Arcadia. Il appartient à un groupe de pirates que l'on peut qualifier de gentils, une sorte de Robins des Bois d'Arcadia qui volent aux riches pour aider ceux qui sont dans le besoin. Il sauvera justement Fina des griffes d'Alfonso, l'Amiral Valuan chargé de la récupérer avant qu'elle ne détruise les plans de l'Impératrice. Accompagné de Aika, son amie d'enfance, Vyse prendra son envol et aidera Fina à mettre en oeuvre son plan : récupérer les six cristaux de lune disséminés sur les différents continents pour qu'ils ne tombent pas entre les mains des Valuans.

Les trois héros parcoureront donc le monde sur différents bateaux, ils seront rejoints par plusieurs personnages. Le joueur dirige la majeure partie du temps un groupe de quatre personnes : Vyse, Aika, Fina et un autre personnage qui variera au cours de l'aventure, du vieux marin qui veut se venger d'une énorme baleine au propre fils de l'Impératrice qui veut racheté les erreurs de sa mère. On rencontre des dizaines de personnages, certains proprement hilarants, d'autres plus sombres, tous particulièrement réussis. Dans la deuxième partie du jeu, Vyse devient Capitaine de son propre vaisseau et devra recruter son équipage, des persos qui influeront sur les caractéristiques du bateau. 

Qui dit RPG, dit combats, phases de recherche, donjons et boss. De ce côté-là, Skies of Arcadia est très classique mais on sent que le sujet est parfaitement maîtrisé. L'originalité vient surtout des déplacements en bateaux volants, le sentiment de liberté est enivrant, surtout vers la fin du jeu où les limites disparaissent complètement. On peut saluer la variété des donjons également, ils sont tous magnifiques, astucieusement construits et surtout, ils ne sont pas suffisamment longs pour qu'on s'y ennuie. 

Les combats sont davantage sujet à polémique, il y en a énormément, ils sont mous, rarement passionnants et ils mettent trop de temps à débuter à cause des chargements. Que ce soit sur le pont du vaisseau ou dans les donjons, ils se déroulent de la même manière, au tour par tour et se déclenchent aléatoirement. Les persos ont la possibilité de changer les propriétés de leurs armes avec les six différentes pierres de lune en leur possession, il faut les utiliser à bon escient en fonction des ennemis. On trouve également dans le jeu des baies de lune qui apprennent aux héros des techniques spéciales, particulièrement impressionnantes et dévastatrices. A noter que l'utilisation de magies ou d'attaques spéciales consomment des points de magie, une jauge en indique le niveau. Généralement, il suffit de passer quelques tours à utiliser les attaques de base afin d'accumuler suffisamment de points pour déclencher une série d'attaques spéciales qui permettent de venir à bout de la majorité des ennemis.

Eternal Arcadia propose également des combats aériens : contre les navires de l' Armada impériale, contre ceux des Pirates Noirs ou contre des créatures énormes nommées les "Gigas". Ces combats sont encore davantage axés sur la stratégie, on choisit un ensemble de quatre coups en une fois, en fonction des attaques adverses et des possibilités offertes par sa position. On regarde ensuite les effets de ses choix et les attaques des ennemis, jusqu'aux quatre tours suivants. Les possibilités sont nombreuses, les menus sont relativement instinctifs mais le joueur reste très passif devant ce qui se passe à l'écran. Une implication plus prononcée aurait été la bienvenue mais c'est là le seul véritable défaut du jeu.

Le système de progression est très bien géré par contre, les persos gagnent des points d'expérience après chaque combats qui permettent d'augmenter leur constitution mais également leurs aptitudes magiques en fonction de la pierre de lune équipée. Il faut rajouter la possibilité d'acheter ou de trouver de nombreuses armes, armures et bijoux qui modifieront à chaque fois les caractéristiques. Mention spéciale à l'arme de Fina, Cupil, une sorte de boule vivante qui peut prendre l'apparence de différentes armes en fonction des "chams" qu'on lui donne. On les trouve grâce à l'utilisation du VM qui émet des bips lorsque un cham se trouve à proximité. Chaque ville dispose des classiques boutiques d'items de soin, d'armes ou d'équipements pour le bateau. Il existe différentes façon d'obtenir de l'argent, les combats tout d'abord mais également certains coffres bien cachés, la vente des poissons péchés au gré des vents (plus anecdotique qu'autre chose mais certains sont très rares), les trésors gardés par un personnage récurrent dans le jeu mais qui rapportent souvent un maximum d'argent et les découvertes de secrets, disséminés un peu partout dans le monde d'Arcadia, très bien rémunérés par la Guilde des Marins lorsqu'on est le premier à les trouver.

Skies of Arcadia est un RPG exemplaire du point de vue de la réalisation, aussi bien technique que sonore. La variété des lieux visités est exceptionnelle et les persos sont très attachants, leur modélisation un peu sommaire est rattrapée par une gestuelle et des animations faciales très variées qui restituent aux mieux les différentes émotions qui les traversent, les touches d'humour ne manquent d'ailleurs pas. On notera également les dizaines de secrets cachés sur la carte, des possibilités de téléchargements sur le site officiel ou encore le mini-jeu pour le VM, la Quète de Pinta qui permet d'obtenir pas mal d'items et de pièces d'or.

A noter que ce jeu a inauguré le système @barai, les jeux vendus à petit prix mais qui demandent une clef d'activation payante pour débloquer la suite du jeu.

Version japonaise	Version américaine	Version européenne

• Attract Mode (13Mo)
• Début de partie (24.4Mo)
• Attaque Prophecy (3.31Mo)

Version GameCube

Eternal Arcadia est sorti tardivement dans le cycle de vie de la Dreamcast, aussi il fut logique de le voir porté sur d'autres plateformes. Son succès critique n'a pas été suivi d'un succès commercial permettant l'avènement d'une suite, Sega a donc retenté de l'imposer via l'annonce de versions Playstation 2 et GameCube sous le titre Eternal Arcadia Legends (Skies of Arcadia Legends en occident). Finalement, la version Playstation 2 a été annulée et il est sorti uniquement sur GameCube fin 2002 au Japon et début 2003 aux Etats-Unis et en Europe. 

Cette version apporte quelques nouveautés : une liste de fugitifs à retrouver apporte pas mal de nouvelles têtes et permet de se faire de l'argent (Vyse lui même est traqué par Piastol, une jeune chasseuse de tête), de nouvelles quêtes sont proposées, de nouvelles découvertes également, Vyse dispose d'une nouvelle arme ultime et l'histoire a été enrichie de quelques scènes. La Quète de Pinta via le VM a évidemment disparue, Cupil apparaît directement sur l'écran de la TV quand un cham se trouve à proximité et les "add-ons" téléchargeables sur le site officiel Dreamcast sont disponibles de base. Techniquement, les modèles des persos principaux ont été améliorés mais dans l'ensemble les textures apparaissent plus floues. Quelques arrangements musicaux ont été retravaillés et il semblerait que le nombre de combats ait été revu à la baisse.

Version japonaise	Version américaine	Version européenne