Le futur est là et c'est un endroit dangereux, surtout quand vous ne savez pas qui vous êtes, qui essaye de vous assassiner ou pourquoi... En Californie, au début du XXIe siècle, le capital humain a une nouvelle signification et l'ACN (Anti Crime Network), une force d'élite privée et ses "chasseurs des primes" mènent une lutte acharnée contre le crime. Obsédés par leur santé, les riches utilisent des organes corporels pour prolonger leur vie. Le gouvernement, bien déterminé à prendre soin des membres influents de la société, ferme les yeux sur l'utilisation de véritables implants prélevés sur les criminels, donneurs non consentants. 

Se réveillant du coma, Jack Wade essaye de retrouver son passé et alors que les informations télévisées annoncent que Christopher Stern, Président de l'ACN, a été retrouvé assassiné, sa fille Angela vient vous demander de retrouver son meurtrier. Pour réussir sa mission, Jack devra parcourir la ville de fond en comble à la recherche de la vérité, sans jamais vraiment savoir à qui se fier et avec le danger de rencontrer des ennemis à chaque coin de rue.

HeadHunter est venu combler un trou dans le catalogue first-party de Sega sur Dreamcast, celui de grand jeu d'action et d'aventure à l'occidentale. Les développeurs suédois d'Amuze ont créé un soft ambitieux en remixant quelques bonnes idées piquées à un peu tout le monde, de Metal Gear Solid à Resident Evil en passant par Crazy Taxi pour la liberté de circulation dans une ville. Au final, l'élève n'atteint le niveau d'aucun de ses modèles mais quelques crédits doivent tout de même lui être accordés.

On incarne donc Jack Wade, chasseur de primes amnésique qui devra se refaire un nom et surtout une licence tout au long de l'aventure. C'est la partie RPG du jeu, impossible de progresser sans passer un entraînement au centre de réalité virtuelle LEILA. Des niveaux de course de checkpoints à moto, infiltration et shoots "virtuels" devront être atteints pour obtenir une nouvelle licence et ainsi avoir accès à un inventaire plus vaste et à des armes plus performantes comme le fusil à pompe ou le lance-roquette.

Les déplacements dans cette ville de Californie rappelant furieusement Los Angeles / Hollywood se font en moto, avec une jouabilité un peu trop légère au niveau analogique, il faut doser très précisément ses appuis. Si on est plus ou moins libre d'aller où bon nous semble sur la map, il est obligatoire de descendre de l'engin à des points précis, généralement les lieux où débutent les niveaux à proprement parler.

Une dizaine de niveaux composent l'aventure, parfois franchement axés sur le shoot, parfois plus sur l'infiltration notamment quand on est amené à diriger Angela. Dans l'ensemble, les armes proposées permettent de toute façon de jouer d'une façon ou de l'autre, la jouabilité n'est pas très précise mais en compensation le jeu n'est pas bien difficile, l'IA est vraiment trop défaillante pour parler d'un vrai jeu d'infiltration. 

La grande force de HeadHunter est sa mise en scène, le jeu a beau être extrêmement linéaire on est vite captivé par le scénario alambiqué : bourse au crime, trahisons, trafic d'organes, recherches génétiques et finalement extinction de la race humaine. Les développeurs passent la société capitaliste au vitriol, notamment dans les flashs infos joués par de véritables acteurs. A noter aussi l'excellente bande-sonore composée par Richard Jacques.

HeadHunter est un jeu varié et les niveaux eux mêmes sont ponctués par des épreuves de logique, des énigmes à la Resident Evil ou des QTE à la Shenmue. La durée de vie n'est par contre pas énorme, une dizaine d'heures tout au plus. Terminer le jeu une première fois complètement (avec les records LEILA notamment) permet tout de même de recommencer l'aventure avec des bonus dans "HeadHunter V2". Toutes les armes du jeu y sont disponibles dès le départ mais la difficulté augmente parallèlement. D'autres versions du jeu sont encore disponibles une fois la V2 terminée.

Une précision, HeadHunter est en quelque sorte un rescapé dans sa version Dreamcast, elle n'est d'ailleurs sortie qu'en Europe. La fin du développement a visiblement été rushée, bugs et plantages sont nombreux, les loadings trop longs et les ralentissements bien présents, notamment en présence d'effets de fumée.  

• Gameplay (11.3Mo)
• En moto (15.5Mo)
• The End - From California with love (19Mo)

Playstation 2

Exclusivité Dreamcast à la base puisque produit par Sega, HeadHunter a finalement été développé sur Playstation 2 après l'annonce de l'arrêt de la console de Sega. Cette version est sortie en 2002 distribuée par Sony en Europe et par Acclaim aux États-Unis et est quasiment identique à sa grande sœur, avec un aliasing un peu plus gênant et des ralentissements en moins.